L’ART DE (RE)CONSTRUIRE ET DE LA RÉNOVATION A LYON : BARABAN

Il en est de ces rues qui n’en finissent pas d’avoir rendez-vous avec Lyon et son histoire. La rue Baraban fait partie de celles-ci et les réalisations de Promoval aux numéros 117 et 125 de cette adresse sont l’expression même de cette volonté de continuité et de sa compréhension.

Construire la ville sur la ville

Il y a près de 150 ans, des maçons ont reçu l’autorisation de bâtir leurs demeures sur cette voie alors à l’orée de la campagne. Mieux, ils obtinrent le droit de le faire en prenant pour base les matériaux extraits du percement de la Rue Impériale (Rue de la République). C’est ainsi que cette construction du XIXème siècle se para d’arcades à agrafes en pierre de taille datant du  XVIIème. Aujourd’hui, toujours debouts mais menacés par le temps, le manque d’entretien et les déprédations, les deux bâtiments faisaient l’objet d’une attention toute particulière la Métropole de Lyon et la mairie du 3ème arrondissement puisqu’un arrêté de péril avait même été publié.

Mais en cas de (re)construction, l’arrivée de nouveaux résidents ne pouvait que participer à la renaissance en cours du quartier. Ainsi, ce projet défendait la philosophie assumée par la municipalité depuis plusieurs mandats qui veut que l’on doit «construire la ville sur la ville».Dès lors, Baraban pouvait devenir le nouveau laboratoire de cette ambition.

Tambour battant

Une fois choisi pour être l’opérateur de ce renouveau, Promoval a mené tambour battant les opérations qui permettaient de sauvegarder ce qui était raisonnable de l’être pour le 125 tout en procédant à la démolition du numéro 117 devenue inévitable.

Après avoir sécurisé le site et le voisinage, une pelleteuse de 50 tonnes a pu depuis le domaine public démolir méticuleusement le bâtiment. Mais barrer les rues adjacentes, même avec l’implication des services techniques de la Métropole, ne peut se faire indéfiniment. C’est donc en 5 jours (au lieu des 30 habituellement nécessaires) que ce travail a été réalisé. Et si l’on excepte l’utilisation de pré-murs, rendue inévitable de par la configuration du site, le chantier prenait ensuite une tournure classique, rondement mené.

À la main

Pour le 125, le projet s’annonçait un peu plus compliqué. L’impératif absolu était de préserver la façade qui intégrait des éléments du XVIIème siècle. Pour cela, il fallait conforter celle-ci avec des butons métalliques pris dans leur sabot de béton. Le péril d’écroulement était bien réel, mais ne pouvait s’imaginer en plein cœur du quartier d’affaires de la seconde métropole de France. Avancer vite mais avec une grande précision était donc impératif. Comme un retour en arrière, le bâtiment a donc été déconstruit à la main, avec son lot de surprises, étage par étage. Après 8 semaines de ce travail de fourmi et sans la moindre grue (périmètre trop réduit), le véritable chantier démarrait. Mais tout comme il avait fallu déconstruire à la main, il fallait maintenant procéder manuellement pour reconstruire le 125. L’équipe de maçons chevronnés réunie se retrouvait dans la peau de leurs prédécesseurs du XIXème siècle. À force de béton produit sur place et de murs montés au fil à plomb, le 7ème mois de chantier  voyait poindre les premiers éléments de charpente et de couverture le 125 renaissait tel un phénix.